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Guru Nanak

Nanak naquit le 15 avril 1469 à Talwandi, un village du Punjab, le "Pays des Cinq Rivières" la région qui historiquement correspond à la plaine qui s'étend au sud du Pakistan actuel et au Nord-Ouest de l'Inde, au pied des Himalayas. Une région riche aux terres fécondes, irriguées par les eaux des montagnes proches, mais située sur la route historique des envahisseurs de l'Inde. Talwandi fut ainsi détruite 13 fois, et reconstruite chaque fois. Le grand-père puis le père de Nanak furent les comptables du seigneur local, et à ce titre la famille était une des plus aisées du village. À sa naissance, le pandit local rendit son horoscope, annonçant que Nanak "serait assis sous un dais, que les Hindous comme les Turcs les respecteraient, et qu'il deviendrait fameux sur la terre comme aux cieux".

Enfance et adolescence

Enfant studieux, et brillant, Nanak souriait toujours et ne s'énervait jamais. Très jeune il appris à Lire écrire et compter, puis appris le Sanskrit, le Perse et l'Arabe. À 13 ans, vint l'âge de la cérémonie du fil sacré. Devant tout le village recueilli, le Pandit récitait ses mantras. Puis il bénit la cordelette, et se pencha pour la passer à l'épaule de Nanak. Nanak l'arrêta de la main:

"Que faites vous avec cette cordelette?" demanda-t-il.

"C'est la cordelette qui distinque les Hindous de haute caste. En la portant, tu deviendra un pur Hindou."

"Une personne devient-elle pure en portant une ficelle?" demanda Nanak. "Ce ne sont pas nos actions qui nous rendent purs? Une ficelle n' y changera rien. Je ne la porterais pas."

Le pandit, véxé, quitta la maison familiale. Nanak resta assis, un doux sourire sur le visage. L'assemblée choquée par cette rupture avec la tradition, les coutumes et la religion, se retira avec des murmures outragés.

Peu de temps après, maîtrisant les langues autant que son professeur, Nanak quitte l'école. Une période commence, où il préfère garder le troupeau familial dans la campagne, plongé dans ses pensées. Il passe aussi beaucoup de temps dans la forêt ou il rencontre yogis et fakirs de passage. Au desespoir de son manque d'ambition, son père lui confie une somme d'argent, et l'envoie au marché de la prochaine bourgade, pour acheter des marchandises bon marché, et les revendre plus cher au village. En route, il passe par la foret. Il y croise un groupe important de sadhous nus et affamés, en train de prier et de méditer. S'adressant à leur chef, il lui demande: "Maharaj, pourquoi ne portez vous aucun vêtement?"

"Nous sommes des Nirbanis lui répondit le saint homme, un gentil sourire sur les lèvres. "Nous ne voulons rien qui nous rattache à ce monde. Nous ne portons donc pas de vêtements, et ne cherchons pas de nourriture. Nous ne mangeons que quand Dieu nous en envoie."

"Et quand vous en a-t-il envoyé pour la dernière fois?"

"Pour moi, il y a trois jours, pour certains, c'était il y a huit jours."

Attristé que ces Saints fussent restés affamés si longtemps, Nanak prit congé. Arrivé au marché, il dépensa tout son argent à acheter de la nourriture en quantité, férocement marchandée. Puis il apporta le tout aux sadhous:

"Saint homme, dit-il, Dieu a envoyé de la nourriture pour vous et vos compagnons." puis il rentra au  village, avec son compagnon choqué.

À Sultanpur

Devant la colère persistante de son père, Nanki sa soeur aînée, finit par l'inviter à venir chez son mari et elle à Sultanpur la grande ville de la région. Il s'y rend bientôt, accompagné de son ami d'enfance, Mardana. Il y rencontre le Khan Nawab Daulat, introduit par son beau frére. Il entre dans la salle du Khan, un gentil sourire sur les lévres, puis s'incline comme son beau frére. Quand il se redresse, il regarde le Khan dans les yeux. Aprés quelques banalités, celui-ci est impressioné par la gentilesse de Nanak, son comportement et son absence de peur. Il se souvient qu'un lettré Musulman de Talwandir qui a enseigné dans une madrassa de Sultanpur lui a parlé de Nanak, lui vantant ses connaissances et son intérêt pour la spiritualité. À la fin de l'entretien, le Khan lui confie la charge de sa modikhana, sa réserve de grain. En ce temps là c'était une charge trés importante, car les paysans pouvaient payer leurs impôts en grain. Une partie du salaire des officiels était aussi payé en grain. La responsabilité de Nanak était de peser non seulement le grain qui entrait, mais aussi qui sortait de l'entrepôt.

Remarquant bientôt l'excellence de son travail, le Khan lui donne une maison non loin de la modikhana, ou il emménage, aidé de Nanki et de Mardana. Son rythme de vie se met rapidement en place: il se léve avant le lever du jour, et va se baigner dans une petite rivière proche, puis médite un moment. Il rentre ensuite, prend son petit déjeuner et part à la modikhana. Aprés sa journée de travail, il rentre et compose des hymnes à la gloire de Dieu.

Il se marie trois ans plus tard en 1487, avec Sulakhni, dont il a deux fils, Sri Chand (1494) et Lakhmi Das (1496). Nanak est complétement absorbé dans son rythme de vie. Chaque soir de nombreuses personnes viennent écouter les kirtans, les hymnes de Nanak. Le repas du soir est toujours partagé avec eux, quelque soit leur nombre. Un jour un homme d'un village voisin de Sultanpur, qui a entendu parler de Nanak, vient écouter ses kirtans. Il fut tellement touché par par ceux-ci, qu'il sinstalla à Sultanpur, et devint le premier disciple de Nanak. Onze ans aprés le mariage de Nanak, Mansukh, un homme de Lahore, la capitale du Punjab, vient à Sultanpur rencontrer Nanak. Il devient aussi son disciple, note de nombreux hymnes, et retourne à Lahore, où chaque soir des gens se réunissent pour écouter les kirtans.

Un jour, Nanak ne rentre pas de ses ablutions matinales. En le cherchant, on trouve seulement ses vêtements sur la berge. Le Khan arrive bientôt, et fait draguer en vain la rivière. Tous ses disciples se réunissent chez lui effrayés à l'idée qu'il ne soit noyé. Seule Nanki ne croit pas à la mort de son frére: "Attendez et vous verrez, il va bientôt rentrer." Et le troisième jour effectivement, Nanak revint.

Tandis qu'il nageait, une étrange voix onirique lui avait enjoint d'aller de village en village, partager ses enseignements. Il avait repris conscience dans la jungle, en méditation. Les premiers mots qu'il prononça en rentrant furent "Il n'y a qu'un seul Dieu, il n'y ni Musulmans, ni Hindous." Il ramenait de sa méditation plusieurs hymnes, dont le Japji Sahib.

Gourou Nanak était maintenant prêt à partir au-delà de Sultanpur, pour enseigner son message à tous ceux qui voudraient l'écouter.


Voyages


C'est ainsi que Nanak partit pour ses voyages missionnaires. Ces voyages commencèrent en 1507 et durèrent pendant pratiquement 15 ans. Il voyagea en de nombreux endroits très éloignés en Inde, au Sri Lanka, à Bagdad, au Népal et au Tibet. Il s'habillait d'une manière qui n'était ni celle des Saddus hindous, ni celle des fakirs musulmans mais un peu des deux. Les gens l'arrêtaient et lui demandaient « êtes-vous hindou ou musulman ? » Et il répondait avec un sourire « il n'y a pas d'hindous il n'y a pas de musulmans ».
Dans la plupart de ses voyages il était accompagné par Mardana le barde musulman qui jouait du reback.
Il rencontra toutes sortes de personnes, riches et pauvres, de simples villageois comme des lettrés et des saints. Il traversa des petits villages, des grandes villes et des cités. Il visita de nombreux temples fameux, des mosquées et des lieux de pèlerinage. Il vit des paysans travailler dans leur champ, des potiers au travail sur leurs roues et des marchands faisant leur commerce. Partout où il alla, les gens trouvèrent la paix dans ses paroles d'amour et son visage gentil et souriant. Le soir il chantait des hymnes à la gloire de Dieu et les gens venaient pour écouter ses chants et ses enseignements, et apprendre la leçon d'amour et de gentillesse.
Les voyages de Nanak peuvent être divisés en quatre voyages majeurs.

(À suivre…)